
Parmi les différentes fêtes de saints et de martyrs de ce mois, celle de Joséphine Bakhita éclaire notre vie d’une lumière intensément surnaturelle. Elle est le témoin lumineux d’un amour humble et inconditionnel envers Dieu, de l’actualité des Béatitudes. D’ailleurs, Bakhita signifie « heureuse ». C’est le surnom que lui donnèrent les négriers qui, à neuf ans, la capturèrent pour la vendre sur un marché d’esclaves. C’était en 1875.
La première partie de sa vie fut terrifiante : pendant trois années notamment, raconte-t-elle, « je ne me souviens pas d’avoir passé un jour sans plaie… fouettée à mort, la baguette, frappant à plusieurs reprises ma cuisse, m’arracha peau et chair, y creusant un long sillon qui me cloua sur mon grabat pendant plusieurs mois ». Entaillée sur de nombreuses parties de son corps par le tatouage, la tatoueuse frottait ses plaies avec du sel : « si je ne suis pas morte, c’est que le Seigneur me destinait à des choses meilleures ». En raison de la guerre, elle fut vendue à un agent consulaire italien, puis amenée en Italie où elle fut catéchisée, reçut le baptême et entra chez les sœurs Canossiennes. Elle confia comment, si elle avait pu revoir ses bourreaux, elle leur aurait baisé leurs mains car ils lui avaient permis de connaître le Bon Dieu qu’elle appelait « mon Maître ». C’est la première sainte officielle du Soudan, béatifiée avec Josémaria Escriva en 1992, et canonisée en 2000. Sa vie est un exemple émouvant de bonté héroïque et de pardon évangélique.