
Au plan liturgique, chaque mois a sa tonalité. Le mois de mars est celui de saint Joseph : davantage encore en cette année qui lui est dédiée.
Comment ne pas remarquer le contraste saisissant entre ses titres de gloire, et sa notoriété ? Vice-père du Christ, Époux de la Vierge immaculée, Chef de la Sainte Famille, Gardien du Rédempteur, Patron de l'Église catholique, des travailleurs, de la bonne mort..., c'est le plus grand des saints ! Pourtant il est passé inaperçu à son époque comme pendant de nombreux siècles du christianisme. Impressionnant déphasage ! Comment s'explique-t-il ?
Joseph est « l'homme du silence » : il a préféré le dialogue avec Dieu à l'intérieur de lui-même aux bavardages inconsistants du monde. Dans la vie ordinaire qu'il a menée, comme la nôtre, il a su se rendre perméable aux desseins divins pour les incorporer à sa conduite. Il a pu ainsi tirer son « épingle » – celle de la Sainte Famille qu'il gouvernait – du jeu des circonstances hasardeuses de la vie auxquelles il fut confronté.
Nous vivons dans un monde culturellement submergé de paroles, souvent privées de signification profonde. Le Carême nous encourage à nous créer des espaces de silence afin d'ouvrir à nouveau notre cœur à la Parole de vérité et à la voix du ciel.
Prenons appui sur le saint patriarche et recherchons, à travers les aléas de l'existence qui nous déstabilisent ou nous contrarient, la logique de Dieu ; pour accueillir comme venant de lui, les événements, et les personnes qui nous entourent.