Nourriture : le premier effet de la communion sacramentelle est de conférer à l'âme la force de produire immédiatement des actes d'amour pour Dieu. Pas forcément avec une facilité sensible : comme toujours dans la vie spirituelle, il faut faire des efforts. Cependant, durant les moments qui suivent la communion, nos actes seront plus valables, parce que davantage aidés. Quel non-sens de jeter aux vents et aux courants d'air ces moments-là, les meilleurs pour la prière d'union, les moments durant lesquels notre prière a le plus de chances d'être réellement unitive, indépendamment, je le répète, de toute euphorie sensible. A notre Seigneur reçu comme nourriture, ma prière dira, sous une forme ou sous une autre : "Aime-moi plus que je t'aime. Donne moi plus que je te donne. Nourris-moi fortement pour me soutenir fortement, durant tout ce jour."
Père Jérôme. Œuvres spirituelles 2 - Possibilités et mélodies.
"Ce pain est quotidien ; reçois le quotidiennement pour qu'il te profite quotidiennement"
"Celui qui verrait par expérience que la communion quotidienne augmente en lui la ferveur de la dévotion sans diminuer le respect, devrait communier tous les jours."
Saint-Thomas d'Aquin
"Vis de telle sorte que tu mérites quotidiennement de le recevoir"
Saint-Augustin
Mais le but premier de nos efforts doit être que la réception fréquente de l’Eucharistie soit chaque fois ravivée parmi les peuples catholiques. Car telle est la leçon qui nous est enseignée par l’exemple, déjà mentionné, de l’Église primitive, par les décrets des Conciles, par l’autorité des Pères et des saints hommes dans tous les âges. Car l’âme, comme le corps, a besoin d’une nourriture fréquente; et la sainte Eucharistie fournit la nourriture la mieux adaptée au soutien de sa vie. En conséquence, tous les préjugés hostiles, ces vaines craintes auxquelles tant de gens cèdent, et leurs excuses spécieuses de s’abstenir de l’Eucharistie, doivent être résolument mis de côté; car il s’agit ici d’un don que nul autre ne peut être plus utile aux fidèles, soit pour racheter le temps de la tyrannie des soucis anxieux des choses périssables, soit pour le renouvellement de l’esprit chrétien et la persévérance qui s’y trouve.
[...] Que Dieu accorde que, conformément à Notre désir sincère, les excellents fruits de l’Eucharistie se manifestent quotidiennement dans une plus grande abondance, à l’augmentation heureuse de la foi, de l’espérance et de la charité, et de toutes les vertus chrétiennes.
Léon XII - Encyclique Mirae Caritatis sur la sainte Eucharistie (28 mai 1902)
Or, Jésus-Christ et l'Eglise désirent que tous les fidèles s'approchent chaque jour du banquet sacré, surtout afin qu'étant unis à Dieu par ce sacrement ils en reçoivent la force de réprimer leurs passions, qu'ils s'y purifient des fautes légères qui peuvent se présenter chaque jour, et qu'ils puissent éviter les fautes graves auxquelles est exposée la fragilité humaine : ce n'est donc pas principalement pour rendre gloire à Dieu, ni comme une sorte de faveur et de récompense pour les vertus de ceux qui s'en approchent (s. Augustin, sermon LVII sur saint Matthieu, De l'Oraison dominicale V, 7). Aussi le saint Concile de Trente appelle-t-il l'Eucharistie l'antidote qui nous délivre des fautes quotidiennes et nous préserve des péchés mortels (session XIII, chap. II).
Pie X - Décret Sacra Tridentina Synodus sur la question de la communion quotidienne (16 décembre 1905)
"Le parfait exercice de l'amour, c'est de désirer sans cesse recevoir Jésus-Christ. La table est prête : les convives manquent, mais Ô Jésus, Vous les appelez"
Bossuet
"Je désire le pain de Dieu, le Pain du Ciel, la Chair de Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, je brûle de m'enivrer de ce breuvage qui est son Sang qui allume en nous un amour incorruptible et qui est le gage de la vie éternelle."
Saint-Ignace d'Antioche
"Celui qui communie se perd en Dieu comme une goutte d'eau dans l'océan. On ne peut plus les séparer. Il y a de quoi, si l'on y pensait, se perdre pour l'éternité dans cet abîme d'amour [...] Il n'y a rien de si grand que l'Eucharistie ! Mettez toutes les bonnes œuvres du monde contre une communion bien faite : ce sera comme un grain de poussière devant une montagne. [...] Allez donc à la communion, mes enfants, allez à Jésus avec amour et confiance ! Allez vivre de Lui afin de vivre pour Lui ! [...] Toutes les prières de la messe sont une préparation à la communion ; toute la vie d'un chrétien doit être une préparation à cette grande action."
Saint Curé d'Ars. Abbé A.Monnin, Esprit du Curé d'Ars, Téqui, 1975.
"Ô ineffable miséricorde de Dieu, quand Il se donne Lui-même gracieusement aux croyants afin que pour un court moment ils héritent de Dieu, qu'ils abritent Dieu en un corps humain, que l'homme devienne une belle demeure de Dieu. Car de même que Dieu créa le ciel et la terre comme demeure de l'homme, ainsi créa-t-il le corps et l'âme de l'homme pour sa propre demeure, afin d'y habiter et d'y reposer, [...] prenant l'âme bien-aimée faite à son image comme son épouse. Lui est Dieu, elle n'est pas Dieu [...], Lui le Seigneur, elle l'esclave. Lui le Créateur, elle la créature. Lui est l'Artisan, elle est son œuvre. Il n'y a rien de commun entre sa nature à Lui et la sienne. Mais dans son amour et sa miséricorde infinis, ineffables et incompréhensibles, Il Lui a plu d'habiter dans sa créature raisonnable."
Saint Macaire (Père du désert du IV° siècle). 48ème homélie.
"Quiconque mange le Pain et boit la Coupe du Seigneur indignement, aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun s'éprouve soi-même ... car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation s'il ne discerne pas le Corps"
Epître 1 Co 11, 26-29