En cette année jubilaire, le pape François nous engage à faire du Carême un temps fort pour expérimenter la miséricorde du Père, et traduire notre foi en actes concrets destinés à aider notre prochain. N’est-ce pas là une occasion salutaire de revigorer notre esprit accaparé par les soucis journaliers, de réveiller notre conscience face au drame de la pauvreté dont la plus criante est celle de Dieu ?
Les années 2000 connurent la mode des tamagotchi, ces petits êtres virtuels qu’il fallait nourrir, laver, choyer pour les empêcher de mourir. Les soins que leur prodiguaient des adolescentes passionnées donnaient naissance à de nouveaux spécimens connectés entre eux par une cellule infrarouge qui les réunissait en famille. Les œuvres de miséricorde participent de cette logique : elles transforment le cœur de l’homme et le rendent capable d’être à son tour miséricordieux. À travers elles, c’est le Christ qui frappe à notre porte pour nous proposer de choisir et de savourer la vie réelle, celle qui ouvre sur le royaume de Dieu : visiter les inconnus de son immeuble pour les découvrir, terminer la pause-déjeuner par un café Caté, apprendre à prier et à regarder le ciel plutôt que ses pieds…, bref, vivre ce temps de pénitence d’une manière plus intense !