Le chapelet

Extrait du livret du Laurier "Un plan de vie chrétienne" de l'abbé Alphonse Vidal

 

« La piété médiévale de l’Occident a développé la prière du Rosaire, en substitut populaire de la Prière des Heures » (CEC n. 2678). Le pape Paul VI, dans son exhortation sur le culte marial Marialis cultus (2-II-1974, n. 42 suiv), fait le point de la présence de cette prière dans l’histoire de l’Église. « Nos prédécesseurs lui ont accordé une attention vigilante et une sollicitude empressée : ils en ont à plusieurs reprises recommandé la récitation fréquente, favorisé la diffusion, expliqué la nature, reconnu l’aptitude à développer une prière contemplative à la fois de louange et de supplication, rappelé l’efficacité intrinsèque pour faire progresser la vie chrétienne et l’engagement apostolique. » Lui-même ajoute de nouveaux arguments pour en favoriser la récitation : « Le Rosaire tire de l’Évangile l’énoncé des mystères et ses principales formules ; il s’inspire de l’Évangile pour suggérer, en commençant par la joyeuse salutation de l’Ange et par l’acceptation religieuse de la Vierge, l’attitude dans laquelle le fidèle doit le réciter ; il propose, dans la succession harmonieuse des Ave Maria, un mystère fondamental de l’Évangile — l’Incarnation du Verbe — au moment décisif de l’Annonce faite à Marie. Le Rosaire est donc une prière évangélique, comme aujourd’hui, plus peut-être que par le passé, aiment à le définir les pasteurs et les érudits » (Ibidem, n.44).


Le Rosaire comporte trois chapelets, chacun correspondant aux mystères de l’Incarnation du Verbe : joyeux, douloureux et glorieux. La norme du plan de vie consiste dans la récitation d’un chapelet, les cinq mystères du jour (repartis de la façon suivante : joyeux, lundi et jeudi ; douloureux, mardi et vendredi ; et glorieux, mercredi, samedi et dimanche), plus les litanies de la Vierge Marie. Disons une fois de plus que c’est là un but vers lequel il est opportun de tendre, mais qu’il est possible de procéder par étapes : commencer par un mystère par jour, pour passer petit à petit à deux, trois, etc.

Par ailleurs, si nous n’avons pas d’autre possibilité, rien de nous empêche de le réciter dans les transports, en marchant, à la maison — en famille de préférence — ou dans une salle d’attente. Avec un peu de pratique, on peut garantir le recueillement et la dévotion souhaitables. L’important est de ne pas le délaisser, pour ainsi mieux connaître notre Mère et l’aimer toujours plus.

« Veux-tu aimer la Sainte Vierge ? — Eh bien ! fréquente-La. Comment ? — En priant bien le Rosaire » (Mgr Escriva, Saint Rosaire, Prologue)
Finalement, n’oublions pas que le Rosaire — le chapelet que nous disons chaque jour — est une prière dont le pouvoir d’intercession auprès de la Vierge Marie est énorme.

« En même temps, nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l’Église, de l’humanité : c’est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain, et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le plus à cœur. C’est ainsi que la simple prière du Rosaire s’écoule au rythme de la vie humaine » (Jean Paul II, Angélus, 29-X-1978).