Le temps de Noël s’est achevé. Les Mages sont repartis. Peut-être avons-nous retiré la Crèche de la maison. Nous verrons désormais l’Enfant Jésus de moins près. Le « Temps ordinaire » s’est ouvert : il nous encourage à chercher des applications à notre désir d’aimer Dieu avec plus de finesse, de faire preuve d’initiative personnelle, de prendre appui sur les circonstances les plus courantes de notre existence pour nourrir un dialogue contemplatif soutenu. L’agent d’un grand magasin racontait comment, désireux d’ « habiller son cœur » afin de donner à son travail auprès de ses clients un plus grand rayonnement, il s’était proposé de prendre exemple sur les Mages d’Orient. Ceux-ci apportent en présents ce que l’on venait de loin se procurer jusque chez eux : l’or, l’encens, la myrrhe. Ils offrent de leur part le meilleur, et reçoivent beaucoup mieux : la reconnaissance et la bienveillance de l’Enfant-Dieu. Du coup, l’employé résolut d’apporter chaque jour à ses clients le meilleur des services qu’il pouvait leur offrir : un conseil adéquat pour un achat, un encouragement, un sourire, un bon mot, une affabilité sereine en dépit de l’ambiance de tension…, autant de petites réalités modestes serties dans le tissu de l’ordinaire, mais qui permettent d’aimer en plénitude, et que la grâce convertit en un trésor à valoir dans l’éternité.