Vertus théologales

Extrait du livre "Le Sauveur et son amour pour nous" de R.Garrigou-Lagrange O.P

Chapitre VIII : "Les convenances de l'Incarnation et notre vie intérieure".

Après avoir considéré la convenance de l'Incarnation du côté de Dieu qui est incliné à se donner le plus possible à l'homme, et du côté de l'homme qui est porté à s'unir le plus possible à Dieu, il faut considérer ce mystère par rapport aux plus hautes vertus qui sont comme l'âme de notre vie intérieure.

Ces vertus les plus hautes sont appelées théologales, parce qu'elles ont immédiatement Dieu pour objet, et qu'elles nous unissent à lui : par la foi nous adhérons à ce que Dieu a révélé de lui-même et de ses œuvres ; par l'espérance nous tendons vers Dieu en nous appuyant sur son secours, pour arriver à le posséder un jour, à le voir face à face ; par la charité nous aimons surnaturellement Dieu plus que nous-mêmes et par dessus-tout, parce qu'il est infiniment aimable, infiniment meilleur que nous, et parce qu’il nous a aimé le premier comme un Père.

Il est certain que ces trois vertus sont les plus hautes de toutes ; elles doivent inspirer d'en haut les vertus morales, qui portent non pas sur la fin dernière, mais sur les moyens. C'est ainsi que la foi doit inspirer notre prudence, et que notre charité, notre amour de Dieu et des âmes, doit inspirer aussi et vivifier d'en haut les vertus de justice, de force, de tempérance, en les rendant méritoires par rapport à la vie éternelle.