Les fioretti du pape François - février 2017

Fioretti février 2017

 La femme n’est pas là pour faire la vaisselle

 

À Sainte Marthe, le 10 février 2017

 

« La fonctionnalité n’est pas le but de la femme. Il est vrai que la femme sait ‘faire des choses’, mais sa première mission est de faire l’harmonie. […] Quand il n’y a pas la femme, il manque l’harmonie. Nous disons : c’est une société avec une forte empreinte masculine … il manque la femme. ‘Oui, oui : la femme sert à faire la vaisselle …’. Non, non, non : la femme est là pour apporter l’harmonie ».

Entre l’homme et la femme, aucun n’est « supérieur à l’autre » : « c’est seulement que l’homme n’apporte pas l’harmonie : c’est elle. C’est elle qui nous apporte cette harmonie qui nous enseigne à caresser, à aimer avec tendresse ». La femme « est l’harmonie, elle est la poésie, elle est la beauté. Sans elle, le monde ne serait pas si beau, il ne serait pas en harmonie ».

C’est pourquoi exploiter les personnes est « un crime de lèse-humanité », mais exploiter la femme est pire :« c’est détruire l’harmonie que Dieu a voulu donner au monde ».

 

Le diable promet tout et te laisse nu

 

À Sainte Marthe, le 10 février 2017

 

« Le diable est le père du mensonge». Ève « se sent bien, a confiance et, pas à pas, il la conduit là où il veut ». Le diable cherche à faire la même chose avec Jésus dans le désert. Mais Jésus ne cède pas et le diable « fait donc voir son véritable visage […] Avec le diable on ne peut dialoguer, au risque de finir comme Adam et Eve, nu […] Le diable est un mauvais payeur : c'est un escroc, il te promet tout et te laisse nu. »

«Nous savons ce que sont les tentations, […] parce que nous en avons tous : de nombreuses tentations de vanité, d'orgueil, de cupidité, d'avarice, beaucoup ! […] Aujourd’hui, on parle beaucoup de corruption. Même pour cela nous devons demander de l’aide au Seigneur […] Beaucoup de personnes corrompues […] ont peut-être commencé par une petite chose, je ne sais pas, en ne réglant pas bien la balance : ‘faire de 900 grammes un kilo’… Ce n’est pas grand-chose, personne ne s’en aperçoit et peu à peu on tombe dans le péché, on tombe dans la corruption […] Que le Seigneur nous donne la grâce et nous accompagne… et si nous sommes trahis par notre faiblesse dans la tentation, qu’il nous donne le courage de nous relever et de continuer. Jésus est venu pour cela ».

 

Les chrétiens paresseux vivent dans le frigo

 

À Sainte Marthe, le 17 janvier 2017 :

 

« Les chrétiens qui n’ont pas envie d’aller de l’avant » vivent « dans le frigo, pour que tout reste comme cela. ».

 « Les chrétiens paresseux, les chrétiens qui n’ont pas envie d’avancer, les chrétiens qui ne luttent pas pour faire changer les choses, les choses nouvelles, les choses qui nous feraient du bien à tous, si ces choses changeaient ».

 Ce sont « les chrétiens en stationnement », ceux qui « ont trouvé dans l’Église une belle place de parking. Et quand je parle de chrétiens, je parle de laïcs, de prêtres, d’évêques... Tous ». […] Pour eux, l’Église est un parking qui protège la vie et ils avancent avec toutes les assurances possibles […] Un chrétien paresseux n’a pas d’espérance, il est enfermé là, il a tous les avantages, il ne doit pas lutter, il est à la retraite […] Dans la lutte de tous les jours », l’espérance « est une vertu d’horizons, non de fermeture. ».

 

La consommation vorace tue l’âme

 

Angelus du 29 janvier 2017 :

 

« Plus je possède, plus j’en veux : […] c’est la consommation vorace. Et cela tue l’âme. Et l’homme ou la femme qui font cela, qui ont cette attitude, ‘plus j’ai, plus je veux’, ne sont pas heureux et n’atteindront pas le bonheur. A l’égard de Dieu, elle est louange et reconnaissance que le monde est bénédiction et qu’à son origine il y a l’amour créateur du Père. Mais c’est aussi ouverture à Lui, docilité à sa seigneurie : c’est Lui, le Seigneur, c’est Lui le Grand, ce n’est pas moi qui suis grand parce que j’ai beaucoup de choses ! C’est Lui : Lui qui a voulu le monde pour tous les hommes et qui l’a voulu pour que les hommes soient heureux. »

 

Une religiosité en spray

 

Message du 24 janvier 2017, à l’occasion de la 51ème Journée des communications sociales :

 

« Le christianisme, ou il est concret, ou ce n’est pas le christianisme. C’est curieux : la première hérésie dans l’Eglise commença dès que le Christ est mort. L’hérésie des gnostiques, qui l’apôtre Jean condamne. C’était une religiosité en spray, pas du concret. Oui, moi, oui, la spiritualité, la loi… mais du spray. Non, non, des choses concrètes. Et du concret on tire les conséquences. Nous perdons beaucoup le sens du concret. Un penseur me disait l’autre jour que ce monde est si désordonné qu’il lui manque un point fixe. Et c’est précisément le concret qui te donne les points fixes. Ce que tu as fait, ce que tu as décidé, comment tu te comportes. Par conséquent, face à cela, j’espère et je vois. »

 

Le carnaval de la curiosité mondaine

 

À Saint-Jean-de-Latran, le 21 janvier 2017, à la messe de jubilé des 800 ans de la fondation de l’Ordre des Dominicains :

 

« La Parole de Dieu […] nous présente deux scénarios humains opposés: d’un côté le ‘carnaval’ de la curiosité mondaine, de l’autre la glorification du Père à travers les bonnes œuvres. Et notre vie avance toujours entre ces deux scénarios. […]

 […] Face à ce « carnaval » mondain tranche nettement le scénario opposé, que nous trouvons dans les paroles de Jésus […] : « ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,16). Et comment se produit ce passage de la superficialité pseudo-festive à la glorification, qui est une vraie fête ? Il se réalise grâce aux bonnes œuvres de ceux qui, en devenant des disciples de Jésus, sont devenus ‘sel’ et ‘lumière’. ‘De même, que votre lumière brille devant les hommes – déclare Jésus –, alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux’ (Mt 5, […] Ceci est la réponse de Jésus et de l’Eglise, l’appui solide dans un environnement ‘liquide’ : les bonnes œuvres que nous pouvons réaliser grâce au Christ et à son Esprit Saint, et qui font naître dans le cœur le remerciement à Dieu le Père, la louange, ou au moins l’émerveillement et la question: ‘pourquoi ?’, ‘pourquoi cette personne se comporte-t-elle ainsi ?’: autrement dit l’inquiétude du monde face au témoignage de l’Évangile.

Mais pour que cette ‘secousse’ ait lieu il faut que le sel ne perde pas sa saveur et la lumière ne se cache pas (cf. Mt 5,13-15). Jésus le dit très clairement : si le sel perd de sa saveur il ne vaut plus rien. Gare au sel qui a perdu sa saveur! Gare à une Église qui perd sa saveur! »