Avril 2017

Pendant le Carême, l’Église encourage vivement les fidèles à consentir une conversion profonde ; aussi cette « sainte quarantaine » représente-t-elle ce que l’on a coutume d’appeler un « temps fort ». Mais, pendant la Semaine Sainte, chaque jour est un jour fort : lundi Saint, mardi Saint, mercredi Saint …, suivis du Triduum pascal, tres dies - étymologiquement « trois jours » - d’une acuité saisissante, qui désignent l’ensemble du Mystère du Seigneur crucifié, enseveli et ressuscité, selon le mot de saint Augustin. Ces trois jours constituent le pivot de l’histoire de notre monde. Ces trois jours transpirent de l’amour excessif du Seigneur pour nous, un amour au-delà du raisonnable – c’est cela le plus fort ! – Et nous le contemplerons éblouis :

  • le Jeudi Saint, dans l’institution de sa réalité sacramentelle : l’eucharistie ;
  • le Vendredi Saint : en prenant sur ses épaules le poids écrasant du mal et du péché, Jésus vainc le « mystère d’iniquité » par celui de la suprême justice et du pardon ;
  • le Samedi Saint, jour de l’abandon, que l’Église, après la mort de son Seigneur, expérimente à son tour, et qui souligne la grandeur du salut ;
  • lors de la victoire de Pâques où Jésus sort du sépulcre pour faire passer l’existence perdue des hommes dans la plénitude de Dieu.

Levons les yeux vers Marie. Elle se montre à nous comme le plus haut modèle de coopération à l’œuvre du salut : son « oui » lors de l’Annonciation ne constitue pas seulement l’acceptation de la maternité proposée ; il signifie aussi et surtout son engagement au service du mystère de la Rédemption dont la Semaine Sainte est le point culminant.