Se faire accompagner sur le chemin

Extrait du livre "Deviens ce que tu es" aux Editions du Laurier de Wenceslao Vial.

Passage écrit par Jean-Raymond Garcia-Morato

Dans le plan de Dieu, la vie est faite pour être partagée ; il a prévu que les êtres humains puissent s'aider les uns les autres dans tous les domaines, et nous constatons effectivement chaque jour que nous sommes souvent incapables de satisfaire seuls aux besoins les plus élémentaires et les plus urgents. Personne ne peut-être complètement autonome.

A un autre niveau, plus profond, chacun ressent le besoin de s'ouvrir à autrui, de partager des moments d'intimité, de donner de l'amour et d'en recevoir. "Nul ne vit seul. Nul ne pèche seul. Nul n'est sauvé seul. Continuellement la vie des autres entre dans ma vie ; en ce que je pense, je dis, je fais, je réalise. Et vice-versa, ma vie entre dans celles des autres ; dans le mal comme dans le bien." (Benoît XVI, Litt.enc.Spe salvi, 30 novembre 2007, n°48.)

Cette ouverture naturelle aux autres occupe une place particulière dans l'optique de la Rédemption ; lorsque nous récitons le Symbole des Apôtres, nous confessons croire à la communion des saints, véritable épicentre de l’Église. Dans la vie spirituelle, il est tout aussi indispensable d'apprendre à s'appuyer sur l'aide des autres, car d'une façon ou d'une autre ils interviennent dans notre relation avec Dieu : nous recevons la foi grâce aux enseignements de nos parents et de nos catéchistes, nous participons aux sacrements célébrés par un ministère de l’Église, nous avons recours aux conseils spirituels d'un de nos frères dans la foi, qui de plus prie pour nous, etc.

Se savoir bien accompagnés dans cette marche en avant pour atteindre la sainteté nous remplit de joie et d'assurance, sans que cela diminue notre responsabilité personnelle. Notre rôle ne se limite pas à nous laisser guider, même si le faisons volontiers. En parlant de la vie spirituelle, saint Josémaria expliquait que "le conseil n'élimine pas la responsabilité personnelle" et il ajoutait : "la direction spirituelle doit tendre à former des personnes au jugement sain." (Entretiens, n° 91) C'est pourquoi nous ne voulons pas que quelqu'un prenne des décisions à notre place, et nous tenons à garder la maîtrise des tâches que nous entreprenons.

Tout en reconnaissant l'aide indispensable que les autres nous apportent, nous sommes conscients que, dans la vie spirituelle, c'est le Seigneur qui agit, à travers eux, pour nous transmettre sa lumière et sa force. C'est pourquoi nous nous sentons parfaitement libres par rapport à ces personnes que Dieu a placées à nos côtés pour jouer un rôle important dans notre vie chrétienne, car nous les aimons avec le coeur du Christ, et nous savons que nous pourrons continuer à avancer sur le chemin de la sainteté même si, pour une raison ou une autre, elles ne seront plus là pour nous soutenir.