"Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'es apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu recouvres la vue et que tu sois remplis de l'Esprit Saint"
Ac 9, 17
Malgré le début extraordinaire de la vocation de saint Paul, Dieu a voulu emprunter par la suite un chemin normal, c’est-à-dire le
former et lui transmettre sa volonté par l’intermédiaire d’autres personnes. C’est Ananie qui a été choisi par Dieu pour baptiser saint Paul et lui transmettre la première formation chrétienne.
Nous voyons dans cet épisode une suggestion de ce que l’ascétique chrétienne appellera la direction spirituelle. Il y a un principe du gouvernement humain d’après lequel personne n’est bon juge de sa propre cause, car chacun juge selon ses propres penchants (cf Collationes, XVI,11). Celui qui dirige une âme a une grâce d’état pour transmettre la volonté de Dieu et, même s’il peut se tromper, la personne dirigée qui écoute les conseils, réussit toujours, et fait ce que Dieu veut d’elle.
Saint Vincent Ferrier confirme : « Notre Seigneur Jésus-Christ, sans qui nous ne pouvons rien, ne donnera pas sa grâce à celui qui, ayant pu avoir recours à un directeur expert, rejette ce précieux moyen de sanctification et pense qu’il se suffit à lui-même pour tout ce qui concerne son salut. Celui qui a un directeur spirituel et qui lui obéit en tout, parviendra au but plus facilement et plus rapidement que s’il se guidait tout seul, même s’il possédait une grande intelligence et les meilleurs livres de spiritualité. »
(Traité de la vie spirituelle, 2,1.)
Sur la direction spirituelle des fidèles qui cherchent la sainteté et excercent l’apostolat dans les conditions ordinaires de la vie,
saint Josémaria Escriva a écrit : « Directeur.- Il t’en faut un. – Pour te donner, t’abandonner …, en obéissant. Et un directeur qui connaisse ton apostolat, qui sache ce que Dieu veut, de sorte qu’il seconde, efficacement, le travail de l’Esprit Saint dans ton âme, sans te sortir de ton état …, en t’inondant de paix et en t’apprenant à rendre ton travail fécond. » (J.Escriva, Chemin, n 62.)
Commentaire Ac 9, 10 de la Bible de Navarre - Les Actes des Apôtres