Carême. Quarante jours ! Ce chiffre est quasi mythique. Il a un fort ancrage
dans la Bible : la durée du Déluge, celle de l’Exode ou encore du jeûne de
Jésus au désert, etc.
Et, au-delà, il manifeste une omniprésence dans nos vies.
Pour quelle raison ?
Peut-être est-ce dû simplement au fait de dénombrer une certaine quantité d'objets ou une population, dont l'importance ne peut se compter sur les doigts des deux mains, sans pour autant être hors d'imagination.
En tout cas, il est lié à l’idée d’une maturation non dénuée d’efforts : à preuve les quarante jours passés par Moise sur le Sinaï ou, chez nous, le numerus clausus de l’Académie française dont l’entrée ne peut être obtenue, pourrait-on dire, qu’au bout de l’épée.
Il évoque également une période de formation censée déboucher sur un changement de vie significatif : dans l’Égypte antique, on enterrait le pharaon 40 jours après sa mort, pour le préparer au grand voyage ; et dans le Nouveau Testament, c’est le temps pris par le Seigneur après sa Résurrection, pour enseigner ses disciples jusqu'à son Ascension. Pour sa part, la sagesse populaire considère traditionnellement le «cap de la quarantaine» comme un tournant essentiel de l’existence.
Nous, les chrétiens, nous ne pouvons pas ne pas penser aux 40 martyrs de Sébaste qui entrèrent à quarante dans l’épreuve pour obtenir 40 couronnes.
Aussi nous faisons-nous l’écho de l’appel de Jean-Paul II à redevenir une Église de saints en ce nouveau millénaire. Recourons donc à l’intercession de saint Joseph pour transformer à sa suite les difficultés du quotidien en opportunités d’aimer plus vrai, et d’œuvrer pour le bien et le bonheur d’autrui.
Editorial de l'abbé Pégourier - mars 2023