
Le 8 mai dernier, le nouveau pape apparaissant au balcon de la loggia centrale de la basilique vaticane. En s’adressant pour la première fois à Rome et au monde, Léon XIV reprit la première salutation de Jésus à ses apôtres le soir de la Résurrection : La paix soit avec vous !
« C’est la paix du Christ ressuscité, une paix désarmée et désarmante, humble et persévérante. Elle vient de Dieu, de Dieu qui nous aime tous inconditionnellement ».
Le martyre des 16 carmélites de Compiègne (17 juillet 1794) nous en donne une illustration à travers les qualités de l’abnégation avec laquelle elles se proposèrent de donner leur vie « pour que la paix du Christ soit rendue à l’Église et à l’État » :
- avec sérénité, elles comparurent devant le tribunal révolutionnaire ; et, au procureur général qui réclamait leur exécution pour « fanatisme », l’une d’elles, astucieusement, demanda ce qu ‘il entendait par là : « votre attachement à vos sottes croyances » ! Réponse qui les remplit d’une vive satisfaction, car il était clair qu’elles ne mourraient pas pour des raisons politiques mais pour leur foi.
- avec enthousiasme, elles poursuivirent leur vie de communauté et de piété lors de leur incarcération à la Conciergerie ; non sans humour, l’une d’entre elles composa un pastiche de la « Marseillaise » qu’elles chantaient en chœur à la barbe de leurs geôliers : « Préparons-nous à la victoire... Que chacun marche en conquérant... À l’échafaud, et Dieu sera vainqueur » !
- avec une foi vivante, elles entonnèrent dans leur charrette, sur le trajet du supplice, les vêpres et les complies, puis montèrent l’une après l’autre à l’échafaud en chantant le Veni creator.
Le silence impressionnant de respect qui se fit alors place du « Trône-Renversé » (aujourd’hui place de la Nation) ne manifeste-t-il pas la pénétration de la paix du Christ dans les cœurs, même éloignés de Dieu ?
Le régime de la « Terreur » fut renversé dix jours plus tard.