« Je rends grâce au Seigneur pour les fruits de cette Année du Rosaire – a déclaré Jean Paul II le 6 octobre dernier, au sanctuaire marial de Pompéi – car nous avons assisté à un réveil significatif de cette prière, simple et profonde à la fois ». Nous vous proposons quelques textes de saint Josémaria sur le 5ème mystère lumineux.
ÉVANGILE DE SAINT LUC
Quand l'heure fut venue, il se mit à table et les apôtres avec lui ; et il leur dit : « J'ai ardemment désiré manger cette pâque avec vous avant de souffrir. Car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. » Et, prenant une coupe, il rendit grâces et dit : « Prenez-la et partagez entre vous. Car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu. » Et il prit du pain, et, après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna, en disant : « Ceci est mon corps, donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. » Et pareillement (pour) la coupe, après qu'ils eurent soupé, en disant : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, répandu pour vous. »
Luc 22, 14-20 TEXTES DE SAINT JOSEMARIA
La veille de la Pâque, comme Jésus savait que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, comme il avait aimé les siens qui était dans le monde, il les aima jusqu’au bout.
La nuit tombe sur le monde, parce que les anciens rites, les anciens signes de la miséricorde infinie de Dieu envers l’humanité vont se réaliser pleinement, en ouvrant un chemin vers une aube nouvelle : la nouvelle Pâque. L’Eucharistie a été instituée au cours de la nuit, pour préparer l’aube du matin de la Résurrection.
Jésus est resté dans l’Eucharistie par amour…, pour toi.
– Il est resté, en sachant comment les hommes le recevraient… et comment tu le reçois, toi.
– Il est resté pour que tu le manges, pour que tu lui rendes visite et que tu lui racontes tes choses, et pour que, en le fréquentant dans la prière, tu deviennes chaque jours plus amoureux de lui, et pour que tu fasses en sorte que d’autres âmes – beaucoup ! – suivent le même chemin.
Petit enfant : les amoureux de cette terre, comme ils embrassent les fleurs, la lettre, le souvenir de ceux qu’ils aiment !
– Et toi, pourrais-tu oublier quelquefois qu’il est toujours à ton coté ? Lui ! Oublieras-tu…que tu peux le mander ?
– Seigneur ! que je ne recommence pas à voler au ras du sol ! Que je sois toujours illuminé par les rayons du soleil divin – Le Christ – dans l’Eucharistie ! Que mon vol ne s’arrête qu’une fois arrivé dans le repos éternel de ton Cœur !
Saint Rosaire, Appendice, 5ème mystère lumineux
Nous commençons par demander dès maintenant au Saint-Esprit de nous préparer à comprendre chaque geste et chaque expression de Jésus-Christ. Parce que nous voulons vivre une vie surnaturelle, parce que le Seigneur nous a manifesté sa volonté de se donner à nous comme aliment de notre âme, et parce que nous reconnaissons que Lui seul a des paroles de vie éternelle.
La foi nous fait confesser avec Simon-Pierre : Nous, nous avons cru et nous avons su que tu es le Christ, le Fils de Dieu. Et c'est cette foi qui, unie à notre dévotion en ce moment sublime, nous pousse à imiter l'audace de Jean : à nous approcher de Jésus et à incliner la tête sur la poitrine du Maître, qui aimait ardemment les siens et – nous venons de l'entendre allait les aimer jusqu'à la fin.
Le langage est bien pauvre pour expliquer, même approximativement, le mystère du jeudi-Saint. Mais il n'est pas difficile d'imaginer en partie les sentiments qu'avait Jésus en son cœur, lors de cette dernière soirée qu'Il passait avec les siens avant le sacrifice du Calvaire.
Pensez à l'expérience, si humaine, de la séparation de deux êtres qui s'aiment. Ils aimeraient être toujours ensemble, mais le devoir — quel qu'il soit — les oblige à s'éloigner l'un de l'autre. Ils désireraient rester ensemble et ils ne le peuvent pas. L'amour de l'homme, si grand soit-il, a des limites ; il a recours à un symbole. Ceux qui se quittent échangent un souvenir ; peut-être une photographie, avec une dédicace si enflammée qu'on est surpris que le papier n'en brûle pas. Ils ne peuvent pas faire davantage : les désirs des créatures dépassent tellement leurs possibilités.
Ce que nous ne pouvons pas, le Seigneur le peut. Jésus-Christ, Dieu parfait et homme parfait, ne nous laisse pas un symbole, mais la réalité : Il reste Lui-même. Il ira vers le Père, mais Il restera avec les hommes. Il ne nous laissera pas un simple cadeau qui nous fasse évoquer sa mémoire, une image qui tende à s'effacer avec le temps, comme la photographie qui rapidement pâlit, jaunit, et n'a pas de sens pour ceux qui n'ont pas vécu ce moment d'amour. Sous les espèces du pain et du vin, Il est là, réellement présent : avec son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité.
Quand le Christ passe, 83 La Messe, centre de la vie intérieure
Nous devons avant tout aimer la sainte Messe, qui doit être le centre de notre journée. Si nous vivons bien la Messe, comment ne pas continuer ensuite, pendant le reste de la journée, à penser au Seigneur, en ayant soin de ne pas nous éloigner de Sa présence, pour travailler comme Il travaillait et aimer comme Il aimait ? Nous apprenons alors à remercier le Seigneur d'une autre manifestation de sa délicatesse : ne pas avoir voulu limiter Sa présence au moment du Sacrifice de l'autel, mais avoir voulu demeurer dans la sainte Hostie, réservée dans le Tabernacle.
Je vous dirai que le Tabernacle a toujours été pour moi comme Béthanie, cet endroit tranquille et paisible ou se trouve le Christ, où nous pouvons Lui raconter nos préoccupations, nos souffrances, nos espérances et nos joies, avec la simplicité et le naturel avec les quels Lui parlaient ses amis, Marthe, Marie et Lazare. C'est pourquoi, quand je parcours les rues d'une ville ou d'un village, je me réjouis de découvrir, même de loin, la silhouette d'une église ; c'est un nouveau Tabernacle, une occasion de plus de laisser l'âme s'échapper, pour être, par le désir, aux cotés du Seigneur dans le saint Sacrement.
Quand le Christ passe, 154