Lundi de la 1ère semaine de l'Avent
En ce temps-là, comme Jésus était entré à Capharnaüm, un centurion s’approcha de lui et le supplia :
« Seigneur, mon serviteur est couché, à la maison, paralysé, et il souffre terriblement. »
Jésus lui dit : « Je vais aller moi-même le guérir. »
Le centurion reprit : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Moi-même qui suis soumis à une autorité, j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : Viens”, et il vient, et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
À ces mots, Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi. Aussi je vous le dis : Beaucoup viendront de l’orient et de l’occident et prendront place avec Abraham, Isaac et Jacob au festin du royaume des Cieux. »
Commentaire 1
- La joie de l’Avent. La joie de recevoir le Seigneur dans la sainte communion.
- Seigneur, je ne suis pas digne…
- La préparation de l’âme et du corps pour recevoir dignement ce sacrement.
Commentaire 2
À la rencontre de Jésus en baissant la garde
Laissons-nous rencontrer par Jésus « alors que nous baissons la garde, en étant ouverts », afin qu’il puisse nous renouveler du plus profond de notre âme. Telle est l’invitation du Pape
François au début de ce temps de l’Avent adressée aux fidèles dans son homélie du 2 décembre. Le chemin que nous commençons ces jours-ci, a-t-il dit, est « un nouveau chemin d’Église, un
chemin du peuple de Dieu, vers Noël. Et nous marchons à la rencontre du Seigneur ». Noël est une rencontre, pas seulement « une fête temporelle ou bien — a spécifié le Pape — le
souvenir d’une belle chose. Noël est davantage. Nous empruntons cette route pour rencontrer le Seigneur ». Donc, au cours de la période de l’Avent, « nous marchons pour le rencontrer.
Le rencontrer avec le cœur, avec la vie ; le rencontrer vivant, comme il l’est ; le rencontrer avec foi ». En vérité, ce n’est pas « facile de vivre avec la foi », a
remarqué l’Évêque de Rome. Et il a rappelé l’épisode du centurion qui, selon le récit de l’Évangile de Matthieu (8, 5-11), se prosterne devant Jésus pour lui demander de guérir son serviteur.
« Le Seigneur, dans la parole que nous avons écoutée — a expliqué le Pape — s’émerveilla de ce centurion. Il s’émerveilla de la foi qu’il avait. Il avait suivi un chemin pour rencontrer le
Seigneur. Mais il l’avait fait avec foi. C’est pourquoi, non seulement il a rencontré le Seigneur, mais il a ressenti la joie d’être rencontré par le Seigneur. Et c’est précisément la rencontre
que nous voulons, la rencontre de la foi. Rencontrer le Seigneur, mais nous laisser rencontrer par lui. Cela est très important ! ». Quand nous nous limitons seulement à rencontrer le
Seigneur, a-t-il précisé, « c’est nous qui sommes — mais nous disons cela entre guillemets — les “maîtres” de cette rencontre ». Quand, en revanche, « nous nous laissons rencontrer
par lui, c’est lui qui entre en nous » et qui nous renouvelle complètement. « Voilà, a réaffirmé le Saint-Père, ce que cela signifie quand le Christ vient ; refaire tout à nouveau,
refaire le cœur, l’âme, la vie, l’espérance, le chemin ». Au cours de cette période de l’année liturgique, nous sommes donc en chemin pour rencontrer le Seigneur, mais aussi et surtout
« pour nous laisser rencontrer par lui ». Et nous devons le faire avec le cœur ouvert, « pour que lui me rencontre, qu’il me dise ce qu’il veut me dire, qui n’est pas toujours ce
que je veux qu’il me dise ! ». « Dans la prière au début de la messe, a rappelé le Pape, nous avons demandé la grâce de parcourir ce chemin avec plusieurs attitudes pouvant nous
aider. La persévérance dans la prière : prier davantage. Le zèle dans la charité fraternelle : nous rapprocher un peu plus de ceux qui en ont besoin. Mais, a demandé le Pape en
conclusion, « s’il vous plaît, qu’il nous rencontre alors que nous baissons la garde, en étant ouverts ! ».
Messe du Pape François à Sainte-Marthe, Lundi 2 décembre 2013
Commentaire 3
Une très belle surprise
L’année liturgique commence et avec elle l’itinéraire de l’Avent, chemin liturgique et chemin de vie pour tout chrétien, appelé à la « rencontre » avec Jésus. Dans la liturgie du
premier dimanche de l’Avent, l’Église « a prié ainsi : “Ô Dieu, notre Père, suscite en nous la volonté d’aller à travers nos bonnes œuvres à la rencontre de ton Christ qui vient, afin
qu’il nous appelle auprès de lui dans la gloire pour posséder le royaume des cieux”«. Telle est la requête « au Père de susciter en nous la volonté d’aller à la rencontre de Jésus, à la
rencontre de son Fils ». C’est là, en effet, « la grâce que nous voulons au cours de l’Avent, et nous la demandons : avoir envie de rencontrer Jésus » et donc de
« marcher et aller à la rencontre » de Jésus. C’est un temps pour ne pas rester immobile. Notre cœur doit se demander : “Mais comment puis-je aller à la rencontre du
Seigneur ? Quelles sont les attitudes que je dois avoir pour rencontrer le Seigneur ?”. Toujours dans la liturgie du jour se trouve une réponse à ces questions : en effet, la
collecte « signale trois attitudes : vigilants dans la prière, actifs dans la charité et exultants dans la louange ». C’est-à-dire, « je dois prier, avec vigilance, je dois
être actif dans la charité » et avoir « la joie de louer le Seigneur ». En ce qui concerne la charité, François a expliqué que l’on parle de « charité
fraternelle » : donc « pas seulement faire l’aumône, mais également tolérer les gens qui m’ennuient, tolérer à la maison les enfants lorsqu’ils font trop de bruit ». En somme,
une « charité active ». « C’est ainsi que nous devons vivre ce chemin, cette volonté de rencontrer le Seigneur. Pour bien le rencontrer. Ne pas rester immobiles. Et nous
rencontrerons le Seigneur ». Mais au moment de la rencontre, « il y aura une surprise, parce qu’il est le Seigneur des surprises ». Je suis en chemin pour le rencontrer et lui est
en chemin pour me rencontrer, et quand nous nous rencontrons, nous voyons que la grande surprise est qu’il me cherche, avant que je ne commence à le chercher ». C’est « la grande
surprise de la rencontre avec le Seigneur. Il nous a cherchés avant ». Il est vrai que « notre chemin est important », mais « lui est toujours le premier. Il accomplit son
chemin pour nous trouver ». Du reste, « c’est la surprise qu’a eue le centurion ». « Il a trouvé du courage » et est allé à la rencontre du Seigneur. Et « la grande
surprise était que le Seigneur voulait aller à lui : “Je viendrai, pour le guérir”«. Cela nous fait comprendre que « le Seigneur va toujours au-delà, il va de l’avant. Nous faisons un
pas et lui en fait dix. Toujours ». C’est l’expérience de l’ « abondance de sa grâce, de son amour, de sa tendresse qui ne se lasse pas de nous chercher ». « Notre Dieu est le
Dieu des surprises, le Dieu qui nous cherche, qui nous attend, il ne nous demande que le petit pas de la bonne volonté ». Pour cela, nous prions : « Ô Dieu, notre Père, suscite en
nous la volonté d’aller de l’avant », parce qu’au Seigneur « suffit » cette volonté. Cela vaut pour chaque aspect de « notre vie ». En effet, certains pourraient
dire : « Oh, j’ai ce péché depuis des années, ce péché qui me torture, voilà ma vie, je n’ai jamais raconté cela de ma vie, c’est une plaie que j’ai à l’intérieur, mais comme je
voudrais... » : mais déjà ce « comme je voudrais » suffit au Seigneur. En effet, il « donne la grâce que j’arrive au moment de demander le pardon ». Mais « la
volonté est le premier pas ». Et l’aide de Dieu « nous accompagnera toute notre vie ». Tant de fois « il verra que nous voulons nous approcher » et il sortira « à
notre rencontre ». C’est « la grâce que nous demandons aujourd’hui. “Ô Dieu, notre Père, suscite en nous la volonté d’aller à la rencontre de ton Christ”«, avec « la vigilance dans
la prière, charité active et exultants dans la joie ». Ce faisant, « nous rencontrerons le Seigneur et nous aurons une très belle surprise ».
Messe du Pape François à Sainte-Marthe, Lundi, 28 novembre 2016
Commentaire 4
Les trois dimensions du temps de l’Avent
Dans l’homélie qu’il a prononcée ce matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le Saint-Père a parlé du temps de l’Avent comme l'occasion de prendre soin de son lien personnel avec le Fils
de Dieu, par la mémoire, l’espérance, et dans le temps présent.
Ce lundi matin, deuxième jour du temps de l’Avent, le Pape François a expliqué que ce chemin vers Noël est propice « pour purifier l’esprit, pour faire grandir la foi par cette
purification ». La réflexion du Souverain Pontife s’articulait autour de l’Évangile du jour, tiré de saint Matthieu (8, 5-11) : la rencontre entre Jésus et le centurion à Capharnaüm, où
ce dernier supplie le Seigneur à propos de son serviteur malade.
Le Pape a d’abord fait remarquer qu’on peut, aujourd’hui aussi, « s’habituer à la foi » : alors « nous perdons cette force de la
foi, cette nouveauté de la foi qui se renouvelle toujours ». Puis le Saint-Père a décliné les dimensions temporelles de l’Avent.
Jésus-Christ au centre de la fête
La première dimension est le passé : le temps de l’Avent est celui de « la purification de la mémoire », a expliqué le Pape. Il faut « bien se rappeler que ce n’est pas le
sapin de Noël qui est né », mais Jésus-Christ, à Bethléem : « le Rédempteur est né, celui qui vient nous sauver ». « Nous aurons toujours la tentation de mondaniser
Noël », a averti le Pape, « quand la fête cesse d’être contemplation, une belle fête de famille avec Jésus au centre », qu’elle « commence à être une fête mondaine :
faire les courses, les cadeaux, ceci et cela… », Et alors « le Seigneur reste là, oublié ». Il est donc essentiel de faire mémoire de « ce temps passé, de cette
dimension ».
Une espérance plus pure
L’Avent nous porte aussi vers… l’avant ! Il permet de « purifier l’espérance », selon les mots du Pape. Nous attendons en effet le retour du Seigneur, qui sera vécu par « une
rencontre personnelle ». Cette rencontre, « aujourd’hui nous l’aurons dans l’Eucharistie et nous ne pouvons pas avoir une telle rencontre, personnelle avec le Noël d’il y a 2000
ans ».
L’attention au Seigneur dans le moment présent
Enfin, le Pape François a invité chaque fidèle à prendre soin de sa propre « maison intérieure », malgré les soucis et les préoccupations de la vie quotidienne. L’Avent invite ainsi à
l’attention au temps présent, où se manifeste le « Dieu des surprises » par des signes qu’Il nous adresse. « La troisième dimension est plus quotidienne », a déclaré le
Saint-Père : « purifier la vigilance ». « Vigilance et prière sont deux mots pour l’Avent », a-t-il poursuivi, « parce que le Seigneur est venu dans l’Histoire à
Bethléem, il viendra, à la fin du monde, et aussi à la fin de la vie de chacun d’entre nous. Mais il vient chaque jour, à chaque moment, dans notre cœur, avec l’inspiration de
l’Esprit-Saint », a assuré le Pape en conclusion de son homélie
Messe du Pape François à Sainte-Marthe, lundi 3 Décembre 2018
Commentaire 5
Jésus avait bien des raisons d'exaucer cet officier romain.
La première est que ce capitaine venait le supplier, non pas pour lui-même, mais pour un autre, un de ces petits, de ces sans grade, de ces hommes simples que Jésus aimait. Un officier de l'armée d'occupation qui faisait preuve d'humanité et de sens social, ce n'était pas courant ! Il avait sûrement réfléchi au cas "Jésus" et s'était fait une idée sur ce prophète galiléen ; pourtant ce n'est pas de ses propres problèmes qu'il vient parler. Il vient simplement dire : "J'ai un serviteur ; il souffre ; il va mourir !" ... un peu comme Marie à Cana : "Ils n'ont plus de vin !"
On est toujours accueilli par Jésus quand on lui apporte une détresse.
Et puis cet homme est un humble ; et cela aussi, cela surtout, a du prix aux yeux de Jésus : "Je ne suis pas digne, dit le centurion, de cet honneur que tu me ferais en descendant chez moi". Il ne se sent pas digne, malgré le poids de son autorité humaine et de sa compétence d'officier, malgré toute l'estime dont on l'entoure à Capharnaüm, malgré toutes les relations qu'il a, lui, l'homme en vue.
Mais ce qui va forcer l'admiration du Christ, c'est, plus encore que son humilité, sa foi, tranquille et audacieuse : "Dis seulement une parole, de loin, de là où tu es, et mon serviteur, là où il est, sera guéri, car les choses doivent t'obéir. Dis seulement une parole, et je m'en irai, sûr de ton action, sûr du pouvoir de ta bonté. Une parole, et la paralysie cessera, la souffrance s'éloignera !".
Ce Romain, cet étranger, a pressenti quelque chose du secret de Jésus. Avec ses mots à lui, il exprime le mystère de la parole créatrice et recréatrice : "Dieu parle, et cela est ; il commande, et cela existe" (Ps 33,9). Cette théologie des Psaumes, le centurion, inconsciemment, la transpose dans son langage de militaire : "Moi qui ne suis qu'un subalterne, j'ai un pouvoir que personne ne conteste, parce qu'il vient de plus haut. Je dis au planton : 'fais cette course', et il la fait. Je dis à un lieutenant : 'voici ta mission', et il l'exécute ! Dès lors, toi, le prophète de Galilée, qui œuvres avec la force de Dieu lui-même, toi à qui aucun homme ne peut rien imposer, je sais que tu peux commander à la souffrance et à la mort".
Cette foi, Jésus ne l'a pas trouvée chez les siens, chez les familiers du Temple et de la prière, chez les habitués du Dieu fidèle. Il l'a trouvée chez un étranger, venu de l'occident, avec, pour toute richesse spirituelle, sa droiture d'homme. Mais cet homme a su aller d'emblée jusqu'au bout dans la logique de sa foi naissante. C'était tellement beau, tellement grand, tellement vrai, ce qu'il savait déjà de Jésus ! Il n'a pas demandé de délai pour s'habituer aux merveilles de Dieu. Il est allé au-devant des merveilles, avec le cœur d'un pauvre qui pensait n'y avoir pas droit.
Dans quelques instants, avant de communier au Corps et au Sang du Christ, l'Église nous fera redire pour nous-mêmes la prière du centurion : "Dis seulement une parole, et je serai guéri(e)".
Je ne suis pas digne que tu viennes ; je ne suis même pas digne de venir vers toi. Si je regarde à la dignité, Seigneur, il n'y aura jamais de rencontre. Que ta parole abolisse toute distance. Un mot, un mot seulement, un mot de toi, de là où tu es ! un mot pour moi, un mot pour ma communauté, un mot pour l'Église en ce lieu, et la vie, de nouveau, fera son œuvre.
Méditer avec les Carmes